Projet HyPa : des outils innovants pour la didactique des langues

Projet scientifique

Dans les années 80 et 90, pléthore de brevets et de recherches furent menées en Chine sur les modes d’encodage du chinois sur ordinateur (plus de 500.000 personnes engagées dans ce genre de recherche à cette époque selon Zhou Shouhui et R.B. Baldauf 2008 !) : l’outil d’écriture était le centre de cet axe de recherche. En parallèle, des études principalement chinoises (Zhou Youguang 2003, Su Peicheng 2001,  Liu Yongbing 2005) et aussi américaines (John de Francis 1984, Xieyan Hincha 2004, John Rohsenow 2001) furent entreprises sur la digraphie, ou autrement dit la coexistence synchronique ou diachronique de deux ou plusieurs systèmes d’écritures pour une même langue : la méthode d’apprentissage de la langue chinoise était l’enjeu majeur de ces travaux. Cependant, ces deux directions de recherches sont restées séparées jusqu’à ce jour et n’ont pas encore amélioré fondamentalement la didactique du chinois. En effet, aujourd’hui il n’existe aucune méthode ni outil technique qui permette d’envisager pouvoir demain amener des étudiants à un haut niveau de langue chinoise sans rendre obligatoire pour tous un apprentissage des caractères effectué encore de façon traditionnelle et donc très chronophage. De plus, faute d’outil adapté, les difficultés de différence de niveaux dans l’assimilation des caractères chinois, et cela dès le début après quelques semaines de cours, sont loin d’être résolues. L’ambition du projet HYPA (HYper Pinyin Alphabet) est d’explorer et d’ouvrir des voies pour imaginer, prototyper et tester des outils aptes à proposer un chemin apprentissage de la langue chinoise éventuellement susceptible de permettre demain une appropriation des caractères chinois par les étudiants qui soit non seulement plus libre et plus ludique que les méthodes actuellement sur le marché mais qui surtout, par surcroît, leur offrirait un accès inédit au plurilinguisme, de façon apparentée à ce que les caractères chinois ont été au fil des siècles pour de nombreux peuples asiatiques parlant des langues différentes mais capables néanmoins de se transmettre des fragments de sens en traçant sur leurs mains pour leurs interlocuteurs tel ou tel caractère signifiant.  Ce projet de recherche ouvrant sur de nombreuses questions théoriques autant que didactiques ne pourra être mené qu’en impliquant une équipe fortement pluridisciplinaire.

Coordinateur : de Bruyn Pierre-Henry (sinologie, MCF/HDR, LRUniv, CRHIA)

Liste des membres du programme

  • Aymard Stéphane (économie, diplomatie, histoire / Ingénieur de recherche LRUniv) : Recherche, Innovation, Enseignement supérieur en Chine; Instituts Confucius dans le monde ; économie chinoise
  • Bélalia Hélène (science politique / doctorante, Université de Bordeaux) : relations internationales / traduction chinois-français en science politique
  • Belotel- Grenié Agnès (traductrice-interprète / enseignante de chinois et de français et d’interprétation-traduction / Académie des Sciences Sociales – Département de linguistique – Laboratoire de Phonétique – Université des Langues de Pékin – Institut Supérieur de Traducteurs et interprètes) : Chine, traduction, traductologie, multilinguisme.
  • Chen Lian (linguistique contrastive théorique et appliquée, lexicographie, Didactique des langues et culture / Lectrice à LRuniv) : Lexicodidactique gestuelle
  • Couralet Stéphane (MCF, Université Bordeaux Montaigne) : Linguistique générale et plus particulièrement sémantique du coréen
  • De Bruyn Pierre-Henry (linguistique, didactique, plurilinguisme / MCF-HDR LRuniv) : inventeur des premiers outils HYPA
  • Rueda Frédérique (droit / Professeur des universités, Université de Bordeaux) : République Populaire de Chine et normes.

Manifestations scientifiques

  • Deux apps claviers (Androïd et IOS) sont en préparation et des premiers prototypes sont déjà en train d’être testés.
  • Pierre-Henry de Bruyn et Chen Lian sont en train de finaliser un manuel de présentation de la méthode HYPA destinés en partie aux enseignants et en partie aux étudiants (> 400 pages).
  • Pierre-Henry de Bruyn et Chen Lian sont intervenus à deux reprises à Toulouse pour présenter le projet HYPA lors du colloque ONELA : « En changeant de paradigme d’écriture, HYPA innove en didactique des langues » (PHDB : 20/10/2021) et « HYPA : un outil innovant en linguistique appliquée – une didactique gestuelle du lexique des langues – cultures » (Chen Lian et PHDB : 21/10/2021)
  • En octobre 2021, une demande d’ANR a été déposée sous le titre de HYPAconexus en 1ère vague (en collaboration avec l’ERTIM de l’INALCO et le L3i de LRUniv). En février nous saurons si nous sommes acceptés pour candidater pour la 2ème
  • Depuis le 6 janvier 2022, huit membres de ce sous axe de l’axe « Langues et Discours » du D2iA se réunissent pour un séminaire hebdomadaire virtuel d’une heure pour réfléchir ensemble, de façon interdisciplinaire, sur la nature des langues. Il est prévu que les cinq premières séances soient successivement animées par Pierre-Henry de Bruyn, Catherine Pascal, Miceala Simington, Chen Lian et Stéphane Couralet, Le projet est de l’ouvrir progressivement par la suite ce séminaire virtuel pluridisciplinaire hebdomadaire à davantage de participants.

Collaborations scientifiques

  • Les outils HYPA de clavier et de transcripteur devraient pouvoir commencer à être tester dans le cadre de la mineure ALCAL (Apprendre Le Chinois pour Aller plus Loin) à LRUniv à partir de septembre 2022 grâce au soutien de l’Institut Confucius de La Rochelle.
  • Des contacts sont pris avec Didier Moreau, directeur de l’Espace Mendès France de Poitiers, pour pouvoir organiser plus tard dans l’année une première communication aux enseignants de chinois du primaire et du secondaire qui seraient intéressés, après ces premiers tests, de collaborer au projet.
  • Le montage du dossier de demande d’ANR (HYPAconexus) a permis de commencer à établir des collaborations scientifiques avec le L3i (LRUniv), le réseau de l’université européenne EU-Conexus fondé sur l’initiative de LRUniv ainsi qu’avec l’ERTIM de l’INALCO ( Equipe de recherche textes, informatique, multilinguisme : Équipe d’Accueil au carrefour de l’ingénierie multilingue et du Traitement Automatique des Langues) grâce à la médiation de Pierre Magistry.
  • Des premiers contacts sont pris pour tenter de créer des collaborations internationales de niveau doctorat entre l’école doctorale de LRUniv et l’université des langues de Pékin. Des prospections sont menées également pour tenter de trouver un partenaire coréen.